Elles s'interposent entre la femme et l'agresseur
Les faits se sont déroulés à Grenoble, très vite le groupe de copines comprend le problème. Ensemble, elles décident de faire barrage à l'homme "ivre et en colère", précise Elise, 18 ans. "C'est là que la femme nous a dit qu'elle avait peur pour son bébé, resté dans l'appartement", poursuit la jeune fille.
Elles appellent la police, attendent que la maman soit en sécurité et courent vers l'immeuble. "On a sonné à tous les interphones pour monter dans l'appartement et récupérer la petite fille pour que son père ne lui fasse pas de mal", ajoute Louana. Les sauveteuses d'un soir prenne en charge la petite fille de deux ans.
"Sous l'emprise"
Ce n'est que plus tard que les cinq lauréates du Prix Marin apprennent que l'homme, qui avait entre temps disparu, battait sa femme depuis plus d'un an. Ce soir là, un drame a peut-être été évité. Recevoir le Prix Marin, elles n'en reviennent toujours pas. "Ça a pris des proportions incroyables, ça nous fait très plaisir", sourit Elise.
Samedi 23 novembre, des marches auront lieu un peu partout en France et à Lyon notamment, pour se mobiliser contre les féminicides. "En vivant une affaire de violence conjugale de l'intérieur, on s'est rendues compte à quel point une femme peut-être sous l'emprise. Même quand on est indépendante financièrement, parfois l'amour est plus fort", regrettent les jeunes lauréates. "Ce sont des femmes qui ont besoin d'aide et qu'on ne doit en aucun cas juger."
En plus du prix d'une dotation de 3 000 euros remis aux filles, un deuxième chèque du même montant a été remis à une association iséroise qui lutte pour le droit des femmes.