"Cette méthodologie a jusqu'à présent permis aux enquêteurs d'identifier, par l'analyse des profils d'ADN, des cas de substitution d'urine soupçonnée impliquant 18 haltérophiles provenant de six pays", explique l'AMA.
"Ces cas seront transmis pour gestion des résultats à l'Agence de contrôles internationale (ACI)", à laquelle la Fédération internationale d'haltérophilie (IWF) a délégué la mise en œuvre de son programme antidopage, précise l'AMA. L'agence ne précise ni l'identité des athlètes ni leurs pays d'origine.
Une culture du dopage
Le président de l'AMA, Witold Banka, s'est dit "consterné par les pratiques mises au jour par son service Renseignement et enquêtes dans le cadre de cette enquête", pour lequel il réclame plus de moyens d'investigations.
"Pendant trop longtemps, les haltérophiles propres ont dû faire face à une culture de dopage bien ancrée dans leur sport, où la promotion de la peur permettait de cacher la vérité et d'isoler les personnes qui voulaient agir correctement", poursuit M. Banka, soulignant l'importance des "lanceurs d'alerte" et des "sources confidentielles bien informées".
L'IWF et son président démissionnaire, le Hongrois Tamas Ajan, sont au coeur d'un scandale de dopage et de corruption.
Le juriste canadien Richard Mclaren, qui avait mis en lumière en 2016 un système de dopage institutionnalisé en Russie, a rendu en juin dernier un rapport accablant pour l'IWF et son ex-patron, révélant notamment que 40 contrôles antidopage positifs avaient été "dissimulés".
Cette enquête indépendante faisait suite aux accusations de corruption et de dopage venues d'un documentaire de la chaîne allemande ARD diffusé début janvier. Ce documentaire dénonçait une "culture de la corruption" dans le monde de l'haltérophilie destinée à masquer le recours au dopage.