L'écriture, comme une évidence
Le 13 novembre 2015, Sophie Reungeot est au Bataclan. Alors que les terroristes commencent à tirer dans la foule, elle parvient à s'échapper par une issue de secours, sans être blessée physiquement, mais profondément marquée par cette expérience.
Elle a toujours écrit, mais quelques temps après les attentats, cela devient une évidence. Elle gagne un concours de nouvelles et quitte son emploi de décoratrice d'intérieur pour écrire son premier roman. "Le bruit des avions" est sorti chez Harper Collins France le 7 octobre dernier.
C'est une fiction, mais qui fait écho à sa propre histoire. "J'avais l'ambition de dresser le portrait d'une trentenaire en 2015, confie Sophie Reungeot, mais très rapidement, j'ai été submergée par ce besoin d'en parler. Mais je voulais vraiment créer un roman et ne pas faire un récit. Déjà parce que pour moi c'était vraiment trop dur de me confronter à moi-même, et puis on avait beaucoup lu, vu et entendu de témoignages, et je voulais vraiment faire quelque chose de différent'.
Elle choisit donc de raconter l'histoire de deux femmes qui se rencontrent dans un taxi le 13 novembre 2015. L'une fuit le Bataclan et l'autre a elle aussi vécu un traumatisme. Ensemble, elles vont se reconstruire.
"C'est très banal à dire, mais l'écriture permet vraiment une libération, ajoute Sophie, même si elle n'est pas totale. Aujourd'hui oui je vais beaucoup mieux, et le livre a permis ça".
Sophie Reungeot a déjà débuté l'écriture de son deuxième roman, mais ce sera "un genre totalement différent !", prévient-elle.