Le rectorat de Lyon annonce 36 % de grévistes en primaire, 21 % au secondaire. Des chiffres bien en dessous de la réalité, d'après les syndicats, qui annoncent plutôt 75 % de profs en grève en primaire, à l'échelle nationale.
"Stop au mépris", "Ras-le-bol des protocoles inapplicables" ou encore "l'école coule" : voilà quelques-uns des messages que l'on pouvait lire sur les pancartes cet après-midi.
"On passe notre temps au téléphone, on fait du secrétariat", regrette Marina, enseignante dans le secondaire à Vénissieux. "Dans les quartiers prioritaires, communiquer par mail ce n'est pas toujours évident, alors on appelle. Il faut expliquer les protocoles, c'est compliqué... Certaines familles préfèrent garder les enfants à la maison."
"Quand on sait qu'il va y avoir les épreuves du bac... Je ne sais pas comment on va tenir avec ce rythme", renchérit Cléo, professeure en lycée. Une autre enseignante qui travaille dans un établissement professionnel met en garde elle aussi : "il y a des élèves qui ne peuvent pas faire toutes leurs semaines en entreprise comme c'est prévu à cause du Covid, là aussi on demande des aménagements."
"Tout ça rend fou"
Parmi les revendications, celles des moyens revient sans cesse. "J'ai une collègue absente qui n'a pas été remplacée pendant des semaines. C'est une ATSEM qui a dû garder la classe car on ne pouvait pas mélanger les élèves... Tout ça rend fou", poursuit Marine, professeur des écoles à Tarare. "Un ministre qui nous méprise à ce point, qui refuse de nous écouter... C'est du jamais vu", lance une autre enseignante.
Le mouvement était aussi suivi chez les infirmières scolaires, dans l'inspection académique et soutenu par les fédérations de parents d'élèves. Anouck est Assistante d'Education dans un collège de l'académie. Elle est venue faire entendre la voix des surveillants, des personnels administratifs, des agents d'entretien, des AESH... "Nous sommes un peu les invisibles. Personne ne parle vraiment de nous, pourtant nous sommes souvent les premiers à devoir appliquer les protocoles. Je fais des heures supplémentaires parce que nous ne sommes pas assez nombreux, mais jusqu'à quand ? On est parfois insultés, menacés... C'est devenu impossible."
Un face-à-face entre les syndicats et Jean Castex
Excédés par les changements de protocoles sanitaires et la difficulté à les faire appliquer, les profs, assistants d'éducation, CPE, mais aussi les parents d'élèves, infirmiers scolaires et même des inspecteurs d'académie se mobilisent partout en France pour dénoncer la mauvaise gestion de la crise sanitaire dans les établissements scolaires.
Les syndicats de l'Éducation nationale seront reçus ce jeudi après-midi à Matignon pour échanger avec le Premier ministre Jean Castex.
