Il a expliqué que s'il l'avait toujours nié jusqu'ici, c'est parce qu'il avait mal compris le terme "d'enlèvement". "Je ne comprenais pas le terme d'enlèvement en fait. Mais l'assesseur et les avocats me l'ont bien expliqué : la soustraire sans accord des parents est un enlèvement", a-t-il dit.
Il a toutefois maintenu que la fillette était montée d'elle-même dans sa voiture "pour aller voir (ses) chiens". "Je ne l'ai pas enlevée volontairement", ajoute-t-il, provoquant l'impatience de la présidente Valérie Blain, qui l'interroge. "Madame la présidente, ma réponse ne vous plaît pas ?"
- "Ce n'est pas qu'elle ne me plaît pas, elle interroge. D'une certaine façon, elle peut désoler aussi", répond-elle. "Vous l'emmenez pour la tuer ?"
- "Non pas du tout, je ne l'emmène pas dans ma voiture pour la tuer".
"Je pète un plomb"
Il répète à ce moment revoir sur elle le visage du caporal Arthur Noyer qu'il a tué quelques mois plus tôt : "une peur surgit d'un coup, je veux que cette peur disparaisse et cesse".
"C'est un moment inexplicable, je pète un plomb, je lui mets un coup. (...) Au moment où je donne des coups, j'ai l'intention de la tuer, oui", explique-t-il.
Interrogé sur son ressenti à ce moment précis, il se dit "dans une incompréhension totale, je ne sais même pas s'il fait jour ou nuit, quelle heure il est, où je suis".
"Je sais encore une fois que je ne suis pas cru, mais c'est la vérité", répète-t-il.
Après ces réponses, le médecin psychiatre Patrick Blachère, entendu toute la matinée par la cour d'assises en qualité d'expert, demande à Nordahl Lelandais comment il "se protège" pour éviter de voir à nouveau Arthur Noyer dans d'autres personnes.
L'accusé répond qu'il lit des livres sur le bouddhisme, qui lui permettent d'apprendre à "transformer (sa) colère en sagesse".