Le 23 septembre, un article du Progrès annonçait la nouvelle : Le groupe Bocuse, propriétaire du restaurant "Ouest Express" cède son site de Vaise à McDonald's. "Tout un symbole, quand on sait que Paul Bocuse s'est battu toute sa vie contre la malbouffe", regrette Alexandre, membre fondateur du collectif "Non Au McDo Vaise Industrie".
Les riverains proposent une halle de producteurs locaux
Adossé au cinéma, le futur McDo pourrait ouvrir dès la fin du mois de novembre selon le collectif. En passant près du chantier cette semaine, on pouvait en tout cas entendre les travaux qui (pour l'instant) suivent leur cours. "À défaut d'annuler la construction, on aimerait au moins pouvoir l'arrêter temporairement, le temps de se mettre autour d'une table et de discuter", poursuit Alexandre.
Installé dans ce quartier du 9e arrondissement de Lyon depuis 2018, il fait partie des habitants récemment arrivés à la suite de la construction de logements neufs. "Assez vite, on a été plusieurs à se dire que ce projet, ça n'était pas ce dont avaient besoin les habitants", estime-t-il.
"Ce serait le onzième McDo à Lyon ! Il y en a déjà trois à proximité entre Caluire, Tassin et Champagne. On a un vrai besoin de commerces alimentaires de proximité. Pourquoi ne pas avoir plutôt une coopérative avec des fruits et légumes bio, en circuit court ? Cela permettrait d'avoir des prix bas pour les consommateurs, tout en rémunérant mieux les agriculteurs", détaille Alexandre.
"Après tout, c'est un choix politique", ajoute-t-il en reprenant au mot les annonces faites par le président de la Métropole lors de sa visite de rentrée fin août. Bruno Bernard avait ainsi promis d'investir 10 millions d'euros dans la politique agricole, mettant en avant sa volonté d'attirer de nouveaux maraîchers...
La Ville dit ne pas avoir été consultée sur la vente
Mais quand bien même la métropole serait prête à racheter les murs, la Ville peut-elle encore stopper la construction ?
"Seulement s'il y a des irrégularités sur le plan de l'urbanisme. On regarde en ce moment les leviers qui peuvent nous permettre d'agir", explique Camille Augey, adjointe à la mairie de Lyon chargée du commerce. "Bien sûr que l'on regrette cette implantation, ce n'est pas le modèle que l'on défend. Mais nous n'avons pas été consultés sur cette vente."
De son côté, la maire du 9e arrondissement dit comprendre la mobilisation du collectif. "Je reconnais complètement qu'il y a dans ce quartier des lacunes en offre de commerces. C'est un fait et nous y travaillons", ajoute Anne Braibant. L'élue évoque notamment le projet de l'implantation d'une AMAP (association pour le maintien d'une agriculture paysanne) et n'exclut pas la possibilité de créer un marché avec des produits locaux dans le secteur, dans le cadre de la refonte des marchés lyonnais à horizon 2022. Une rencontre est prévue dans la journée avec le collectif de riverains mobilisés.
