SÉLECTIONNEZ VOTRE VILLE

Rhône
  • Lyon
  • Tarare
Loire / Haute-Loire
  • Saint-Étienne
  • Roanne
  • Le-Puy-en-Velay
  • Yssingeaux
Puy de Dôme / Allier
  • Clermont-Ferrand
  • Vichy
Ain / Saône-et-Loire
  • Bourg-en-Bresse
  • Mâcon
  • Valserhône
Ardèche
  • Aubenas
Isère / Savoie
  • Vienne
  • Grenoble
  • Chambery
  • Annecy

Cliquer pour télécharger
l'application Radio Scoop

LYON : LES SOIGNANTS MANIFESTENT POUR AMÉLIORER LEURS CONDITIONS DE TRAVAIL

Mardi 15 Juin - 18:18

Actualité


Un cortège de manifestants à Lyon près de l'hôpital Édouard Herriot, septembre 2019. - © Radio Scoop / Léa Duperrin
Des centaines de professionnels de la santé et du social ont manifesté à Lyon ce mardi après-midi. Ils réclamaient une hausse des salaires et des effectifs, et ils protestaient contre les fermetures de lits à l'hôpital.


Plusieurs organisations emmenées par la CGT-Santé avaient appelé à une journée de grève et de manifestations partout en France. À Lyon, ils étaient environ 400 à défiler depuis la Place Jean Macé jusqu'à la préfecture du Rhône, ce mardi en début d'après-midi. Alors que la crise du Covid avait mis en lumière le travail des professionnels de la santé et leur manque de moyens, le personnel soignant dénonce encore des sous-effectifs, une faible revalorisation salariale, et des fermetures de lit, plus d'un an après le début de la pandémie.

"On nous dit qu'on ouvre des lits de réanimation, mais ce n'est pas vrai. Dans les faits on déplace le matériel de réanimation dans des services qui ne sont plus utilisés, comme les salles de réveil", raconte Chantal, infirmière de nuit à l'hôpital Edouard Herriot de Lyon.

Un peu plus loin, Stéphane, aide-soignant dans un hôpital gériatrique, est dépité : "on ne peut plus répondre aux besoins de la population. Dans notre hôpital gériatrique, plein de gens veulent venir se faire soigner mais ils ne peuvent pas parce qu'on n'a pas assez de personnel, on ne peut pas les accueillir". Ce travail en sous-effectif, certains soignants n'en peuvent plus : "on est tous en souffrance, on ne peut pas pallier ce manque de personnel indéfiniment", explique Ali, psychologue au centre hospitalier du Vinatier.

D'après certains professionnels de la santé, les conditions salariales peuvent expliquer le manque de personnel : "dans les services de nuit on a une fuite de personnel parce que les salaires ne sont pas à la hauteur. Je gagne 9€ en plus par nuit travaillée que quelqu'un qui travaillerait de jour. À Edouard Herriot il manque donc 14 infirmiers de nuit", explique Chantal.

Des salaires jugés insuffisants


Pour répondre aux revendications salariales des soignants, le gouvernement avait lancé le Ségur de la santé en juillet 2020. Ces accords prévoyaient une hausse de 183 euros des rémunérations des agents des hôpitaux et des Ehpad. Mais pour certains professionnels de santé, c'est insuffisant : "le Ségur n'a rien résolu. On demandait une augmentation du nombre de personnel dans nos hôpitaux mais on n'a rien eu. On réclamait 300€ d'augmentation pour tout le monde, on n'a eu que 183€ au final, et les agents des services hospitaliers (ASH) et les agents administratifs des hôpitaux, c'est-à-dire tous les gens dont on a besoin pour faire fonctionner un hôpital, eux, ne vont rien toucher", explique Ali.

Certains manifestants déplorent aussi le fait que certains secteurs de la santé et du social, comme les éducateurs, n'ont tiré aucun bénéfice du Ségur : "on vient revendiquer le droit d'avoir accès à la loi Ségur, votée pour les soignants. On est du personnel éducatif, mais on travaille dans le secteur médico-social donc on vient demander une hausse de salaire. Nos conditions de travail sont de plus en plus compliquées, et on n'est pas reconnu", raconte un groupe d'éducateurs.

Au sujet des salaires, Stéphane déplore un manque d'évolution chez les aides-soignants : "notre indice de revalorisation salariale est gelé depuis 2010, alors qu'un aide-soignant gagne en moyenne 1500€ net, et peut-être 1700€ en fin de carrière".

Finalement, Chantal a l'impression d'être peu considérée pour son travail : "l'hôpital public est devenu maltraitant pour les familles et son personnel", conclut, amère, l'infirmière.