Deux objectifs clairs
Alors que plusieurs actions ont déjà été menées en justice, c'est la première fois qu'une assignation commune "dans tous les tribunaux de grande instance de chaque département de la région" est réalisée.
"C'est pour faire bouger les lignes. On a décidé de dupliquer les attaques dans chaque département pour, déjà, peut-être obtenir une décision de justice favorable d'un des juges locaux, qui aurait une approche différente du projet", indique l'avocat lyonnais qui pense débuter les démarches d'ici la fin du mois de mars.
Deuxième objectif : rendre l'affaire politique. Me Raffin l'assure, il "veut rétablir le rapport de force en faveur de l'usager et montrer qu'il y a une telle contestation que la réponse ne doit plus être judiciaire mais politique". Il prend l'exemple de "l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, où toutes les actions judiciaires ont été perdues". Mais "politiquement le projet a été entériné avec le gouvernement Macron".
Pourquoi le compteur Linky pose problème ?
"Le problème principal, c'est l'intrusion dans le foyer des usagers. Le Linky, c'est un compteur d'électricité qui est un objet imposé qui vient calculer les consommations du foyer. Et c'est une sorte de violation de la vie privée comme le ressentent les gens", explique Me Raffin. Pourquoi s'inquiéter de la collecte de données ? "Ces données peuvent être utilisés par leurs partenaires commerciaux pour après démarcher l'usager".
Autre problème évoqué par les opposants : l'exposition aux ondes. "C'est un débat très compliqué puisque le Linky n'est pas une source comme les antennes relais, là l'émission est très faible et sournoise. Mais elle est toutefois permanente et les ondes ont été classées par l'OMS comme potentiellement cancérogènes", détaille l'avocat.
Et c'est l'installation qui pose aussi question par "le manque de formation des agents" mais aussi "les conditions dans lesquelles elle peut être parfois réalisée".