Les élus de Francheville ne veulent pas du barrage
"Les élus écologistes du groupe Francheville Respire dénoncent vigoureusement cette opération grossière, qui entend réécrire l'histoire au seul profit politique de Michel Rantonnet", pouvait-on lire dans un communiqué du groupe Francheville Respire en date du 28 septembre. "Le Maire de Francheville manie les banderoles, les sites internet, les cartes de visite sur papier glacé et les panneaux publicitaires avec des arguments caricaturaux, grossiers et simplistes." Ambiance.
De son côté, la majorité municipale de Francheville regrette "l'indifférence des écologistes sur l'abattage de plusieurs milliers d'arbres", après que les élus visés ont refusé de participer au vote sur le vœu "Pour des solutions alternatives au barrage" lors du conseil municipal du 13 octobre dernier.
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Si les méthodes des uns ne conviennent pas aux autres, ce qui est certain, c'est qu'à la mairie de Francheville, le barrage n'est pas souhaité par les élus bien au contraire. Plusieurs arguments sont avancés, à commencer par les conséquences de la construction sur la biodiversité locale.
Pendant ce temps-là, les habitants des communes directement concernés par les risques de crues de l'Yzeron s'impatientent.
"On parle de vies humaines"
"Ceux qui soutiennent la construction d'une retenue sèche sont ceux qui ont les pieds dans l'eau, c'est simple", souffle Jean-Luc Vidalot. Cet habitant d'Oullins préside une association dans le quartier du Merlo. "Certains sont encore traumatisés", rappelle-t-il lorsqu'il évoque les précédentes crues de la rivière.
En 2003, près de 700 foyers s'étaient retrouvés sinistrés à Oullins, Sainte Foy-les-Lyon, Tassin la Demi-Lune, Francheville et Charbonnières-les-Bains.
"Quand on voit ce qui s'est passé l'année dernière dans l'arrière-pays niçois, on se dit qu'on n'est pas à l'abri. Alors évidemment, chacun voit midi à sa porte. Mais finalement, est-ce que des vies humaines - parce qu'on parle de vies humaines - ne méritent pas que l'on modifie un petit peu le paysage ?", interroge Jean-Luc Vidalot.
Il a prévu de se rendre ce soir à la réunion publique lors de laquelle les élus pourront préciser leurs positions vis-à-vis de la construction du barrage. Barrage qui devrait permettre d'éviter une crue centennale, mais qui reste à l'état de projet depuis plus de 20 ans... C'est le SAGYRC, dirigé par l'écologiste Jean-Charles Kohlhaas, qui doit trancher le 10 décembre. Une phase de concertation avait été lancée préalablement cet été.
"On est franchement inquiet", ajoute Jean-Luc Vidalot. "On verra bien ce qui est dit, ce qui est proposé... Mais je suis plutôt sceptique", conclut-il. "Et on n'a pas les mêmes moyens pour lutter."







