La jeune femme, qui fréquentait le même groupe d'amis, a commencé comme les témoins précédents par évoquer un Nordahl Lelandais "protecteur", "pas agressif", avant de le presser de questions. "Nono, parle ! Il t'est passé quoi dans la tête quand tu as fait monter la petite dans ta voiture ? Tu as eu une pulsion sexuelle, quelque chose ? Il y a forcément eu quelque chose", a-t-elle demandé "Elle avait fait quoi cette petiote ? Elle s'amusait, elle était juste là au mauvais endroit, au mauvais moment", a-t-elle ajouté.
Après un flot d'interrogations à l'adresse de Nordahl Lelandais pour tenter de le pousser à dire "la vérité", la jeune femme a indiqué se sentir mal et a dû s'assoir. Elle a ensuite repris ses suppliques : "Ce ne sera pas pire de toute façon. Pourquoi tu ne le dis pas ?""Là il est énervé parce que je dis ce qu'il n'a pas envie d'entendre", a-t-elle fini par lâcher. "Je m'expliquerai par la suite", a brièvement déclaré Nordahl Lelandais, les larmes aux yeux, après avoir été invité par la présidente à répondre à son ancienne amie.
L'avocat de la défense, Alain Jakubowicz, est ensuite intervenu pour mettre fin à cette séquence forte en émotion arguant d'un "problème de méthode", l'audience, a-t-il rappelé, étant consacrée à la personnalité de l'accusé et non à l'examen des faits.
Sven Lelandais : "Je l'aime, il me manque"
"Je l'aime, il me manque", a déclaré Sven Lelandais, le frère de Nordahl, lors de son passage à la barre. Saisonnier dans le secteur de la restauration en montagne, l'homme a également appelé son cadet à "se soulager en disant ce qui a été fait".
"Je pense qu'il y a beaucoup de monde qui attend la vérité. Je pense aussi que ça ne pourra lui faire que du bien d'expliquer. Parce que malheureusement, que ce soit la famille de la petite ou la nôtre, on est des dommages collatéraux. Ils ont besoin de comprendre et nous avons besoin de comprendre", a-t-il ajouté.
Interrogé sur le caractère de son frère, il en a dressé un portrait plutôt flatteur, répétant que ce n'est pas quelqu'un de violent, et que son passage à l'armée l'avait forgé. "Il a la sagesse quand il parle : après l'armée il était droit dans ses bottes. La drogue, plus l'alcool, ça a fait un petit cocktail explosif qui a fait qu'il est parti en vrille", a affirmé Sven Lelandais. "Nordahl a toujours été un travailleur, peu importe de la mission, de l'emploi, ce n'est pas un feignant", a-t-il ajouté, prenant sur ce point le contrepied des témoins précédents.
Sven Lelandais a également admis avoir été parfois jaloux de son frère, notamment "dans l'aspect matériel, la voiture ou autre chose" mais a nié toute tension au sein de la famille. Leur dernière rencontre remonte à septembre ou octobre dernier, au parloir.