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PROCÈS D'UNE EX CALL-GIRL DANS L'AIN : UNE PERSONNALITÉ TROUBLE

Mardi 4 Mai - 07:00

Police - Justice


Cour d'assises - photo d'illustration
L'insaisissable personnalité de l'ancienne call-girl Anaëlle P., accusée d'avoir tué un client à son domicile près de Genève, a monopolisé lundi les débats de son procès pour meurtre et escroquerie devant la cour d'assise de l'Ain.


L'insaisissable personnalité de l'ancienne call-girl Anaëlle P., accusée d'avoir tué un client à son domicile près de Genève, a monopolisé lundi les débats de son procès pour meurtre et escroquerie devant la cour d'assise de l'Ain.

La jeune femme de 24 ans a reconnu avoir frappé avec un couteau Jean-Luc D., 52 ans, en août 2017 à Saint-Genis-Pouilly (Ain) et avoir transporté son corps en Italie.

Mais elle invoque la légitime défense, après avoir subi, affirme-t-elle, un viol lors d'une séance sadomasochiste.

"C'est un personnage complexe. Elle a un imaginaire assez fécond", estime Pascal Lebreton au premier jour du procès à Bourg-en-Bresse.

Docteur Jekyll et Mister Hyde


Persuadé du double visage de l'accusée, l'enquêteur de la brigade criminelle de la PJ de Lyon décrit la scène de son interpellation, en Sologne, chez sa mère.

"Quand je suis arrivé, elle était souriante et agréable. Dès que j'ai trouvé la carte bancaire de la victime chez elle, son visage a changé d'un coup. J'ai vu quelqu'un de dur, dans le combat. Là, vous avez docteur Jekyll et miss Hyde", rapporte le policier.

Selon les investigations, la jeune femme a transféré la voiture de la victime pour brouiller les pistes, puis elle a utilisé sa carte bancaire à quatre reprises, en apparaissant déguisée sous la caméra du distributeur, avec djellaba, foulard, lunettes noires et gants.

Après le décès de l'informaticien lyonnais à son domicile du Pays de Gex, Anaëlle P. a acheté un billet d'avion et utilisé son téléphone, pour faire croire qu'il était encore vivant.

Elle a recouvert des traces de sang sur un pan de mur, avec des couches de peinture rouge et noire, finalement révélées par la police scientifique par le procédé Bluestar. L'autopsie indique que le quinquagénaire a subi quatre coups de couteau, dont un mortel au cou.

"J'ai pris beaucoup de mauvaises décisions", admet l'accusée dans le haut box. Silhouette frêle, cheveux noués en chignon, elle pleure à chaudes larmes lorsque ses parents évoquent son enfance, ballotée par le divorce, passant d'un domicile à l'autre, de la Seine-Maritime à l'Indre-et-Loire.

Déscolarisée à quinze ans, d'abord serveuse, elle se lance dans une activité de call-girl à l'âge de 17 ans. "Je ne me rendais pas compte de tous les dangers", expose la jeune femme.

Trois semaines après les faits, elle acceptait un mariage blanc, avec un ressortissant marocain, contre 5.000 euros. Elle a aussi raconté qu'elle était enceinte ou qu'elle avait été violée par un proche. Des mensonges qui, pour l'accusation, démontrent un froid calcul et mettent à mal la thèse de la légitime défense.

Pour ses avocats, la jeune femme aurait été au contraire dépassée par la situation, multipliant des tentatives vaines et désespérées d'effacer le drame.

Verdict prévu mercredi soir.